Une partie de SFR pourrait bientôt être vendue


Patrick Drahi, le fondateur d’Altice, envisagerait de céder une partie du capital de SFR, 2ᵉ opérateur télécom de l’Hexagone. Le groupe doit faire face à une dette abyssale et un scandale de corruption. Depuis des semaines, l’homme d’affaires fait des pieds et des mains pour tenter de rassurer les investisseurs. Une hausse des prix des abonnements pourrait aussi être dans les circuits.

Patrick Drahi ira-t-il jusqu’à vendre SFR pour réduire la dette d’Altice, la maison mère  de SFR et BFM ? La question se posait encore il y a quelques heures. Et selon Le Monde, ce jeudi 7 septembre, elle est désormais tranchée. Une partie du capital de SFR, deuxième opérateur télécoms de l’Hexagone, pourrait bientôt être vendue – l’information n’a pas été confirmée officiellement par le groupe, expliquent nos confrères. Cela fait plusieurs semaines que le fondateur d’Altice multiplie les initiatives pour rassurer les investisseurs. La veille, en visite à Londres, le milliardaire franco-israélien avait expliqué qu’il dévoilerait très prochainement les pistes envisagées pour désendetter son groupe, y compris une « levée de fonds et des partenariats avec différents acteurs », rapportait Bloomberg, le 6 septembre.

Un mois plus tôt, Patrick Drahi avait présenté un plan d’action pour alléger la dette de 60 milliards d’euros qui pèse sur Altice dans le monde – dont 23,8 milliards d’euros pour la France. « Nous résoudrons la situation », avait promis l’homme d’affaires lors de la conférence téléphonique suivant la présentation des résultats trimestriels d’Altice France.

La vente d’actifs non stratégiques évoquée…

Comment ? C’est toute la question. Jusqu’à présent, le groupe évoquait la vente d’actifs non stratégiques. Altice, qui possède aussi RMC et BFM-TV, n’envisagerait pas de céder ses médias, a expliqué dans les colonnes du Figaro le 28 août Arthur Dreyfuss, le PDG d’Altice France. Mais il serait question de céder 92 centres de données, rapportent Les Echos, le 6 septembre. Altice serait sur le point de vendre ces infrastructures, une opération qui resterait néanmoins marginale au vu du poids de la dette (de 60 milliards d’euros). Elle ne représenterait « que » 1 milliard d’euros, et serait retardée en raison de l’affaire de corruption qui secoue Altice depuis le milieu de l’été.

Mi-juillet, on apprenait en effet qu’Armando Pereira, considéré comme le bras droit de Patrick Drahi et le numéro 2 du groupe, était accusé au Portugal de blanchiment, de corruption et de fraude fiscale. Ce dernier aurait mis en place un vaste système de commissions frauduleuses, dissimulant près de 100 millions d’euros au fisc portugais. De quoi jeter l’opprobre sur tout le groupe ? Cette affaire n’est limitée qu’à quelques anciens employés qui se seraient mal comportés, elle ne vise pas l’entreprise elle-même, aurait répliqué Patrick Drahi lors de son passage à Londres, selon Bloomberg. Nos confrères expliquent se baser sur une transcription des discussions non officielle, dont le contenu a été confirmé par un porte-parole du groupe.

… avant celle, partielle, de SFR ?

Problème : même si la vente de ces data centers aboutit, la cession ne suffirait pas à rassurer les investisseurs. Le groupe doit faire face, très prochainement, à plusieurs échéances de remboursement de dette : 1,64 milliard d’euros en 2025, puis 5,4 milliards en 2027 et 8,9 milliards en 2028, détaillent Les Échos.

Tout ce contexte expliquerait que la vente d’une partie de SFR soit envisagée. L’ampleur de cette opération n’a toutefois pas été précisée, explique Le Monde. La banque d’affaires Lazard et BNP Paribas travailleraient à trouver des acheteurs et faire monter les prix, écrivent nos confrères.

SFR, qui compte aujourd’hui 20,5 millions de clients pour le mobile et 6,5 millions pour l’ADSL et la fibre, avait été racheté par Altice en 2014. Le deuxième opérateur télécoms de l’Hexagone traverse une mauvaise période : il aurait perdu 235 000 abonnés depuis janvier, détaille Le Monde.

À Londres, mercredi 6 septembre, Patrick Drahi a répété qu’il souhaitait qu’Altice France améliore ses flux de trésorerie d’un milliard d’euros d’ici 2027, rapporte Bloomberg. Le groupe pourrait combiner « une baisse des coûts, une baisse des dépenses et peut-être une hausse des prix », écrivent nos confrères. Ce qui voudrait dire, en pratique, augmenter les prix des forfaits et des box fibre de SFR. De quoi faire fuir les abonnés, dont le départ creuserait encore davantage la dette du groupe…

Source : Le Monde



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